Slow coiffure et si vous ralentissiez vous aussi ?
01/01/2015
La tendance « slow » au service de la coiffure est-il une réalité ?
Carl Honoré nous faisait déjà l’éloge de la lenteur dans son livre publié en 2005 et je souhaitais savoir si cela était une réalité également dans l’univers de la coiffure.
« A l’heure où en 16 heures de veille un individu Y produit l’équivalent de 31 heures d’activité » selon Georges Lewi, en est-il de même dans votre salon de coiffure ? Ne ressentez-vous pas ce besoin de ralentir ? et vos clientes ne recherchent-elles pas également des services pour souffler un peu ? Je vous propose donc de regarder ensemble sur ce nouveau phénomène.
L’accélération est La caractéristique de la société moderne alors que le Burn-out va devenir la première cause d’incapacité au travail d’ici 2020.
Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Michel Serres annonce même que nous vivons la troisième révolution anthropologique de l’histoire humaine avec le passage de l’écrit au digital. La fameuse génération Y et maintenant Z sont les premières générations post moderne à qui reviennent la lourde tâche de réinventer tous les grands modèles économiques, financiers, sociétaux et environnementaux qui sont aujourd’hui obsolètes.
A partir de ce constat qui peut sembler alarmiste, un mouvement de fond s’est amorcé depuis plusieurs années : stop au consumérisme, stop à la mal bouffe, stop à la destruction de notre environnement comme nous le montre le dernier documentaire co produit par Leonardo DiCaprio : « Avant le déluge » et maintenant stop au travail à outrance où l’abstrait et le non sens sont devenus des normes…
Il aura fallut une vague de suicides chez France Télécom et l’émergence des RPS ( risques psycho sociaux) dans les entreprises pour enfin imaginer que le bien être au travail pour les collaborateurs et aussi les clients seraient aussi synonyme de business…
Aujourd’hui ralentir devient donc une nouvelle priorité : désir de se déconnecter de se recentrer sur soi pour mieux suivre ses rythmes, ses sensations et ses besoins. La coiffure est de mon point de vue, à ce titre concerné par ce phénomène. Il suffit de regarder les services en salon et de méditer sur cette tendance appelée « slow coiffure »
Des services en salon à réinventer ou à promouvoir…
Imaginer des coupes et des couleurs selon les saisons, de repenser les propositions en fonction des cycles de croissance des cheveux ou d’instaurer des protocoles au bac en tenant compte de la fatigue, du stress ou de la pollution.
Concernant la couleur professionnelle, je tenais à souligner une nette montée en puissance des colorations « sans chimie » et donc sans risque d’intolérance. Ces teintures à base de plantes attirent de plus en plus de femmes en recherche d’authenticité, de respect de l’environnement et surtout de respect du cuir chevelu et de la fibre malgré des temps de pose plus long et d’une « couvrance » moins performante.
Ces dernières années, les formules ont énormément progressé en terme de tenue et de parfum. Ne vous y trompez pas ! ces couleurs n’attirent plus seulement des adeptes du bio ou des femmes enceintes, mais également tout une nouvelle clientèle plutôt jeune, adepte du « slow life et du nude ». Elles sont sensibles aux produits plus naturels et font attention à tout ce qu’elles portent.
Il ne vous reste plus donc qu’à informer et séduire ces clientes qui par effet volumique seront vos clientes de demain…
De la relation client au management de ses collaborateurs en salon…
Du point de vue management, comme d’autres professions comme les taxis ou les libraires, le coiffeur est confronté aux mêmes exigences… focalisé sur la concurrence ou tout simplement replié sur lui même, il risque d’être déconnecté des attentes des consommatrices et des standards de l’expérience client qui évoluent chaque jour.
Le professionnel de la coiffure doit affirmer sa différence et rester en éveil sur les tendances dont la « slow coiffure » en fait partie.
Pour la gestion de son salon de coiffure, c’est finalement la même chose et le « slow management » devient également une réalité. Je rencontre trop de gérants de salon au bord du Burn-out pour avoir voulu trop bien faire, remplacer le personnel absent, ou bien tout contrôler en oubliant de prendre des jours de repos ou de sacrifier corps et âme ses soirées à sa petite entreprise au lieu de son bien être personnel…
Alors une seule chose à retenir : il faut apprendre à devenir réaliste et savoir que pour faire le vide, il est indispensable de savoir : « renoncer » et oui admettre qu’il est tout simplement impossible d’accomplir tout ce que l’on rêve d’entreprendre…
Pour ralentir et réduire son niveau de stress il faudra adopter des règles simples :
La première : Accorder le « temps juste » qui consiste à ajuster son temps à son but réel et un niveau d’exigence donné. Fixez-vous des limites et accordez à chaque activité un temps et un objectif précis. En d’autres termes trop de temps tue le temps ! car celui-ci a tendance à se dilater jusqu’à occuper la totalité du temps disponible. Cela veut dire que plus on a de temps pour un travail donné, plus ce travail prendra de temps. Avec l’habitude, le risque c’est que cette tendance s’installe durablement pour réaliser un travail donné et on perd en efficacité !
La deuxième : Se concentrer uniquement sur l’essentiel en éliminant tout le reste. En effet à force de consacrer l’essentiel de son énergie et de son temps à des tâches secondaires, on néglige l’essentiel et on confond trop souvent ce qui est urgent avec ce qui est important. N’oubliez jamais que 20% de vos activités produisent 80% de vos résultats. Donc l’essentiel prend 20%... et l’accessoire 80 ! Sachez donc vous en passer… cela ne changera pas grand chose.
En conclusion vous pouvez promouvoir une activité en salon plus durable pour vos clients avec des services et une communication tournée vers le bien être et développer avec à vos collaborateurs une relation humaine et sociale pour les rendre plus grands.
Je terminerai par cette citation de Deepak Chopra « Un homme c’est comme un fruit, soit tu le presses et tu as un jus, soit tu le plantes et tu as un arbre, choisis ton camp.»
Benjamin Salles